La peinture de Luz Serrano-Val est un pris sur le vif ; le vif du départ qui mêle nostalgie et précipitation, espoir et urgence. Qu’il soit de la sphère familiale, artistique ou politique, chacun peut s’en trouver saisi, à l’image de ses Infantes, telles des quilles, semblables, bousculées et contraintes au départ.
Les visages s’effacent, l’identité se perd, comme la terre natale, dans le flou et l’obscurité des fonds, l’obscurantisme peut-être, grignotant ce qui reste de lumière. Subsiste cette dernière, celle de la vie, de l’espoir qui pousse en avant, valise ou mouchoir à la main, peu importe. Flottent les souvenirs comme refuge de l’âme et pointe acérée qui force l’artiste à la création inlassable et répétée du thème, cherchant une porte vers l’ailleurs ; la direction est prise.
Partir, ce peut être rester debout et créer l’obsession de la vie. Christophe Bassetto /ARTOP
Fille d’un intellectuel républicain espagnol, Luz a franchi les Pyrénées dans les bras de ses parents lors du déclenchement de la guerre civile, sa famille menacées. Si les souvenirs directs n’existent pas du fait de son très jeune âge, les représentations de l’exil, du départ, des ciels tourmentés, les paysages , prennent forme via les récits entendus dès sa plus tendre enfance.
Toutes les peintures sont à l’huile. Celles-ci peuvent être livrées ou vues dans l’atelier de l’artiste.
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Luz dans son atelier…

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« Paysage » 2
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Née en Aragon (Espagne), Luz SERRANO-VAL vit et travaille à CONDOM (Gers).
Expression maturée d’un long cheminement existentiel, la peinture de Luz SERRANO sert la difficile mise en forme de la mémoire.
La mémoire comme territoire à la fois lointain et proche, flou et incisif, aussi mental que charnel, la mémoire d’une histoire qui croise les destinées individuelles, familiales et collectives. Que reste-t‐il de la vie de nos pères en nous ? Que reste‐t‐il de ces passés brillants que beaucoup ont tu à leurs descendants, que d’autres ont essayé de transmettre et qui enjambent souvent une génération avant de ressurgir dans le sang comme une revendication de vie et de sens?
Comment construire la représentation d’un passé que l’on n’a pas complètement vécu, pour qu’il participe à notre édification au lieu de nous dissoudre? Comment construire cette vitale représentation sans trahir les acteurs de l’histoire, sans se confondre avec eux et sans se perdre dans les clichés? Peut‐on dessiner autre chose que la quête de la représentation, le processus de l’émergence ?
Plus que des images du souvenir, c’est le processus même de construction de la mémoire que Luz SERRANO nous donne à voir. Dans ces gammes de bruns sombres qui rappellent la terre, émergent des figures dont on ne sait si elles commencent à apparaître où à disparaître. Sont‐elles de vagues signes de l’effort d’extraction des traces de l’oubli ?
Fixer cet instant intense, où la forme du non encore représenté (imagé, pensé) appareil, est un défi, à l’instar du moment crucial où Orphée et Eurydice se retrouvent et se perdent dans le basculement de la révélation. Donner forme sans enfermer pour ne pas figer est encore un défi que l’artiste relève grâce à la dilution des contours des personnages. La tension plastique ainsi créée entre l’intérieur et l’extérieur des figures est comme la métaphore de la relation entre l’intériorité de la personne et son environnement extérieur. Autre protagoniste de ce dialogue, le clair obscur qui fait la lumière sur des fragments d’apparition, souvent féminines alors que le monde environnant reste dans l’ombre, dans l’informe. Échappe‐t‐il jamais ? N’a —t‐il pas encore pris forme ? Représente‐t‐il ce gouffre absorbant contre lequel il faut lutter? Dont il faut s’extirper. Celui de l’ineffable ? Celui du silence familial ou officiel sur certains aspects de la guerre d’Espagne?
Sans cesse lutter et construire sa mémoire à partir des mémoires… pour s’approprier son héritage, se définir avec lui et non être définie par lui, tel pourrait être une dimension de la quête de Luz SERRANO. La lumière encore donne forme, elle révèle la matière. Les frottis nous renvoient à la matérialité de la peinture, ils donnent corps aux images tandis que de délicats glacis nous en rappellent tonte la fragilité. La lumière révèle aussi les contours mais les dégradés les dissolvent. Peut‐on lutter contre le temps ? Peut‐on faire ressurgir ce quia fui ? Peut‐on empêcher que le reste fuit ?
Qu’en est‐il du devoir de mémoire pour le peintre quand la démarche picturale est démarche de vie?
Françoise HODDé
Quelques EXPOSITIONS
AIX en PROVENCE (galerie Sextius)
MARSEILLE
SAINT PAUL
BORDEAUX (BNP/Mécenart/Imagine)
SINGAPOUR(Méridien)
NOUMEA
PAPEETE
ABBAYE de FLARAN (32)
CONDOM (Capitainerie et salon Art contemporain)
Salon d’art contemporain ART 3F Toulouse
Chapelle Saint Jacques EAUZE (32)
Espace Saint Michel CONDOM (32)
AGEN Galerie Montesquieu